Voici quelques points que nous avons retenus de cette journée
■ Le bois bocager n’est pas structurellement plus mauvais que d’autre gisements. Toutefois, il est important de caractériser les lots pour connaître les propriétés du bois livré. Le choix des bois les plus gros et l’absence de feuilles lors du broyage améliore sensiblement la qualité quel que soit le gisement considéré.
■ Les principaux paramètres du bois à mesurer sont l’humidité, la granulométrie, le taux de cendre et la masse volumique. A part l’humidité qui doit être suivie régulièrement, les autres paramètres peuvent être mesurés en labo une fois par an sur des lots à risque ou selon une approche statistique.
■ D’après Mathieu Petit, un seul outil de mesure est indispensable au sein des structures de vente, c’est l’étuve (coût < 1000 €). Elle permet de connaître précisément le taux d’humidité du bois et de rendre un service important au client qui pourra adapter ses réglages de chaudière dès la livraison sans prendre de risques lors du prélèvement dans le camion - toujours périlleux - et sans attendre le résultat de la mesure réalisée dans son labo. De plus, cette démarche est très utile pour tisser une relation de confiance entre fournisseur de bois et exploitant de chaufferie, tout en limitant les risques de conflits sur la détermination du pouvoir calorifique du bois et donc son prix.
■ Le taux de cendre doit rester sous les 2 % pour éviter les problèmes de mâchefer. Une fraction importante des cendres se trouve dans la fraction la plus fine du bois (< 3 mm). Les poussières inférieures à 1 mm ne sont même composées quasiment que de minéraux.
■ Le criblage permet donc de résoudre des problèmes de taux de cendre trop élevé. Il a également pour avantage de limiter l’usure des vis de convoyage et des roulements et d’éviter les imbrûlés dans les chaudières équipées de foyers à grilles mobiles à travers lesquels le bois fin tombe sans brûler.
■ La question de la valorisation de la fraction fine issu du criblage est dans toutes les têtes. Parmi les pistes : litière, bûches densifiées, amendement minéral… Dans tous les cas, la maille de criblage doit tenir compte du débouché prévu. Les cribles oscillants à plat ont les faveurs de la Fibois, malgré un faible débit car ils font de la plaquette de qualité, ne sont pas trop chers et permettent un changement facile des grilles de tri.
■ Le taux de fines dans le bois dépend aussi de la déchiqueteuse. L’angle d’attaque des couteaux, l’écart entre couteaux et contre couteaux, le choix d’une grille large, l’évacuation du bois par tapis plutôt que par soufflage dans une goulotte… permettent de réduire le taux de fines.
■ Le séchage des bois avant déchiquetage permet d’éviter l’étape de fermentation et donc, limite le taux de fines.
■ Contrairement à l’idée reçue, les mesures de PCI (pouvoir calorifique du bois) ne montrent pas d’intérêt particulier du séchage artificiel pour améliorer le pouvoir calorifique du bois. En revanche on gagne sur la fluidité du combustible lors du convoyage et la limitation des poussières issues de la dégradation biologique du bois.
■ La démarche qualité CBQ+ (Chaleur Bois qualité +) certifiée ISO 9001 intègre également la certification PEFC (Promouvoir la gestion durable de la forêt) pour les bois forestiers. Elle certifie aujourd’hui 10 % du bois énergie commercialisé en France. ECOSYS et BEMA sont certifiés CBQ+ en Normandie. Il s’agit d’une certification de groupe engageant la responsabilité de tous vis-à-vis du collectif. L’aspect administratif est porté par l’association nationale CBQ+.
■ Lien avec le label “bois bocager géré durablement” : les deux approches sont complémentaires. Le cahier des charges CBQ+ étant national, si le choix est fait de demander le label “bois bocager géré durablement” pour cette ressource au sein de CBQ +, il devra être appliqué par toutes les structures engagées dans CBQ +.